11 février 2022

Au terme de la Semaine des enseignantes et des enseignants, j’ai envie de prendre un moment pour célébrer nos bons coups et relever ce qui, au contraire, ne va pas du tout.

Tout d’abord, merci! Merci du fond du cœur pour votre travail exceptionnel auprès des élèves. Vous faites une différence non seulement dans leur vie, mais dans celle de toute notre société. C’est à tous les jours que vous démontrez votre engagement envers vos élèves dans les écoles et les centres. Après avoir pris les bouchées doubles et risqué trop souvent votre santé en raison de la pandémie, il est temps que vous receviez la reconnaissance méritée et il y a plusieurs façons de le faire.

Nous avons d’ailleurs dévoilé cette semaine les gagnantes du concours Histoires de profs tenu dans le cadre de la campagne Prof ma fierté! mise sur pied il y a 12 ans. Cette année encore, j’ai été submergée d’émotions en lisant vos témoignages tous plus touchants les uns que les autres et démontrant tout l’engagement et la passion qui vous animent.

Nous avons aussi interpellé le ministre de l’Éducation pour qu’il reconnaisse la situation telle qu’elle est dans nos écoles, sans lunettes roses, mais sans noircir le tableau non plus. Mais quand le ministre Roberge se gargarise d’une « rentrée réussie », on n’a pas le choix de réagir, puisque ça sonne faux à l’oreille de celles et ceux qui vivent au quotidien la réalité de l’école québécoise. J’entends vos cris du cœur et je les porte corps et âme.

En effet, on assiste à des échecs importants tant sur le plan de la stabilité que du rattrapage académique des élèves. Le ministre a beau se féliciter du faible nombre de classes fermées, vous savez comme moi que c’est parce qu’on tolère un plus grand nombre d’absences. Ces absences alourdissent la tâche des enseignants, sans qu’ils ne reçoivent de compensations pour autant. On l’a dénoncé publiquement, parce que la valorisation passe aussi par la reconnaissance du travail accompli et le respect des droits du personnel enseignant.

Nous vivons depuis plusieurs années une pénurie de personnel qui ne cesse de s’accentuer parce que, trop souvent, les gouvernements n’ont eu que de beaux discours à offrir. Les enseignantes et enseignants sont « entièrement engagés », c’est maintenant au tour du gouvernement de s’engager à valoriser durablement la profession.

Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ